Le e-commerce français ne ralentit pas ! Mois après mois, des milliers de nouvelles boutiques voient le jour sur le territoire. La volonté des entreprises derrière ces créations de site e-commerce ? Une volonté de diversifier leurs canaux de vente et de répondre aux nouvelles attentes des consommateurs. Mais derrière cette croissance se cache une réalité plus technique, souvent méconnue ; la structure même des sites, et les outils qui les font tourner.
WordPress, Shopify, PrestaShop, Magento… Avant même de vendre, il faut faire un choix stratégique : celui du CMS. Un choix déterminant, qui influence directement les fonctionnalités disponibles, la facilité de gestion au quotidien, et le potentiel d’évolution de la boutique.
Quels sont les CMS les plus utilisés aujourd’hui en France ? Certains secteurs ont-ils des préférences marquées ? Quelles régions concentrent le plus d’activité e-commerce ? L’étude Panorama du e-commerce en France menée par E-commerce Nation et lebot.in en avril 2025 se penche de près sur chacun de ces points.
Ce que vous allez trouver dans cet article :
État des lieux du e-commerce français : une dynamique toujours en hausse
L’e-commerce français poursuit sa croissance à un rythme soutenu. En avril 2025, plus de 93 000 boutiques e-commerce actives ont été recensées sur le territoire, selon les données collectées par lebot.in. Sur le seul mois d’avril, 7 484 nouvelles boutiques en ligne ont été détectées.
Des créations majoritairement orientées B2C
Parmi ces nouvelles boutiques, près de 87 % ciblent le consommateur final, avec 6 462 créations orientées B2C. Le segment professionnel (B2B) représente quant à lui 885 nouvelles boutiques. 103 plateformes D2C (direct-to-consumer) viennent compléter ce panorama. Ces chiffres traduisent une volonté accrue des marques d’aller au contact direct de leur audience, sans intermédiaires.
Une géographie du e-commerce qui se précise
Certaines régions se détachent par leur dynamisme. L’Île-de-France arrive en tête, avec 24 395 boutiques actives, suivie de près par l’Auvergne-Rhône-Alpes (13 009) et le Grand Est (9 527). Ces zones, historiquement bien dotées en infrastructures numériques et en tissu entrepreneurial, concentrent une large part de l’activité.
La croissance ne se limite toutefois pas aux grandes métropoles. La Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne et l’Occitanie affichent également une vitalité soutenue, avec plusieurs centaines de nouvelles détections sur le mois d’avril.
Les secteurs porteurs : consommation, services et santé
En termes de secteurs d’activité, le mois d’avril confirme la prééminence des biens de consommation, avec 3 625 nouvelles boutiques. Viennent ensuite les services professionnels (734 créations) et les activités liées aux arts et à l’artisanat (781), qui traduisent un engouement renouvelé pour les produits personnalisés et faits main. Le secteur de la santé s’impose lui aussi comme un pilier solide, porté par une demande soutenue et une digitalisation croissante des offres.
Les CMS les plus utilisés par les e-commerçants français
En France, les choix des e-commerçants sont loin d’être uniformes : ils reflètent des préférences technologiques, mais aussi des besoins spécifiques selon les secteurs. Alors, quels CMS dominent réellement le marché français en 2025 ?
WooCommerce, toujours en tête
WooCommerce conserve sa place de numéro un. Il propulse à lui seul près d’une boutique sur deux en France, tous secteurs confondus (environ 51 % du parc). Ce succès s’explique par sa simplicité d’installation, sa flexibilité et son intégration native à WordPress. Certains secteurs l’ont clairement adopté comme standard. WooCommerce représente à lui seul :
– 73 % des sites dans le secteur agricole
– 71 % dans l’immobilier
– plus de 50 % dans la santé
Sa popularité repose sur une logique simple : permettre à chacun de lancer sa boutique rapidement, sans sacrifier l’autonomie ni la personnalisation.
Prestashop et Shopify au coude-à-coude
Derrière ce leader incontesté, deux CMS sont au coude-à-coude pour la seconde place. PrestaShop, la solution française bien connue, et Shopify, la plateforme nord-américaine qui séduit de plus en plus d’acteurs.
PrestaShop conserve une place de choix, notamment auprès des e-commerçants aux besoins techniques plus poussés. Il reste très présent dans :
– l’automobile, avec près de 45 % de parts de marché
– l’industrie, où il équipe près de 40 % des boutiques.
Son orientation plus technique, sa capacité de personnalisation avancée et son modèle open source en font un choix privilégié pour les projets exigeants.
À l’opposé, Shopify séduit par sa simplicité. Avec une montée en puissance continue, il s’impose désormais comme le CMS préféré des nouvelles boutiques. C’est notamment le cas dans le domaine des biens de consommation, où près d’une création sur deux (47,4 %) opte pour Shopify.
Son interface intuitive, sa gestion centralisée, et son orientation internationale attirent les marques à la recherche d’une solution clé en main pour se lancer rapidement.
La répartition des CMS par secteur d’activité
Si le choix d’un CMS répond souvent à des considérations techniques ou budgétaires, il s’inscrit aussi dans une logique métier. En fonction du secteur d’activité, les besoins diffèrent : tunnel de commande simple, personnalisation poussée, multilingue, gestion du catalogue ou encore intégration logistique. L’analyse sectorielle relayée par l’étude permet de révéler des tendances dans les préférences des e-commerçants français.
Biens de consommation : Shopify en force
Avec près de 39 000 boutiques actives, le secteur des biens de consommation domine très largement l’écosystème e-commerce français. Il représente près de 50 % des nouvelles boutiques détectées en avril 2025, soit 3 625 créations à lui seul. Dans cet univers concurrentiel, Shopify tire clairement son épingle du jeu. Le CMS équipe en effet près de 47,4 % des nouvelles boutiques du secteur.
La raison ? Les marques recherchent de plus en plus des solutions rapides à déployer, compatibles avec une gestion simplifiée du stock, une présence multicanal, et une stratégie d’internationalisation. Clé en main, fluide et robuste, Shopify coche alors toutes les cases pour les enseignes en quête de performance immédiate.
Services professionnels : diversification des outils
Le secteur des services aux entreprises affiche également une croissance significative, avec 14 663 boutiques actives et 734 nouvelles créations en avril. On y assiste à une digitalisation massive des offres B2B, où les prestations se vendent désormais en ligne via des plateformes structurées.
WooCommerce reste le CMS le plus utilisé en volume, en raison de sa flexibilité et de sa compatibilité avec des sites institutionnels déjà existants. Toutefois, les nouveaux entrants se tournent de plus en plus vers PrestaShop (38,5 %) et Shopify (17,1 %), preuve que l’autonomie, la personnalisation et la performance technique deviennent des priorités même dans les métiers de services.
Santé et bien-être : vers une expérience utilisateur optimisée
Le domaine de la santé et du bien-être continue son ascension, avec 539 nouvelles boutiques créées en avril. Ce dynamisme est en grande partie tiré par l’émergence des DNVB santé (marques digitales natives), qui misent sur un parcours client sans friction.
Shopify progresse fortement dans ce secteur, représentant près de la moitié des nouvelles créations. Son ergonomie, sa rapidité de déploiement et la qualité de son expérience utilisateur (UX) en font un allié de choix pour les marques santé qui veulent convaincre dès le premier clic.
Arts et artisanat : l’équilibre entre créativité et performance
Le secteur arts et artisanat illustre la professionnalisation croissante des créateurs, artisans et artistes. Avec 10 631 boutiques actives et 781 nouvelles détections sur le mois, il démontre une vitalité remarquable.
Si WooCommerce reste majoritaire en volume, Shopify (38 %) et PrestaShop (33,7 %) gagnent du terrain parmi les nouvelles créations. Ces choix traduisent la volonté des créateurs de disposer d’outils à la fois esthétiques, performants et adaptables à leur univers de marque.
